Visite d’une Erablière

Bonjour les enfants

Deuxième partie de notre voyage au Québec… Nous avons loué une voiture (un « char » comme on dit ici) et nous sommes partis en direction de la ville de Québec : ville charmante, remplie d’histoire où nous avons été accueillis à merveille par Rémi et Marjorie. Puis nous avons repris la route en remontant le fleuve Saint-Laurent sur la rive sud en direction de Kamouraska. Là-bas nous attendait le cousin d’Etienne, Grégoire, qui habite au Québec depuis près de huit ans. Il est musicien et le soir où nous sommes arrivés, il jouait pour une soirée de danses traditionnelles québécoises. C’était très convivial, cela ressemble aux Fest Noz qui existent en Bretagne. Nous avons appris quelques pas de danses et nous nous sommes bien amusés.

Nous avons ensuite visité la très belle région du Bas-Saint-Laurent (là où se situe Kamouraska) où le fleuve y est très impressionnant. Il est tellement large qu’il ressemble à une mer !

Mardi, le temps étant mauvais nous sommes allés visiter une érablière. L’érable est un arbre très présent Québec et sa feuille est même sur le drapeau du Canada.

L’activité principale d’une érablière est la culture de l’érable et la production du fameux sirop d’érable particulièrement apprécié ici (sur les crêpes notamment). Nous avons été accueillis là-bas par les exploitants Eric, Julien et Kévin qui nous ont expliqués leur activité. A la fin de l’hiver, quand le fond de l’air commence à se réchauffer la sève ou plutôt « l’eau d’érable » remonte dans les érables pour alimenter les futurs bourgeons. A ce moment là, une partie de la sève est récupérée grâce à des petites entailles faites dans les troncs des arbres dans lesquelles on insère une sorte de petit robinet appelé chalumeau. Autrefois, on accrochait un seau sous chaque robinet pour récolter la sève et il fallait passer les vider régulièrement. L’autre inconvénient est que, en cas de mauvais temps, la pluie pouvait tombée dans le seau et dénaturer la qualité de l’eau d’érable et donc du sirop. Aujourd’hui, les seaux ont été remplacés par tout un circuit de petit tuyau en plastique reliés entre eux qui permet d’acheminer l’eau d’érable jusqu’à un grand réservoir installé dans une « station ». Une érablière peut avoir plusieurs stations en fonction de la taille de son domaine. On installe souvent la station en bas du domaine pour faciliter l’écoulement de l’eau d’érable. Dans l’érablière que nous avons visitée, un système de pompe permet de s’affranchir de cette contrainte et ainsi installer des stations où l’exploitant le souhaite.

Une fois que l’eau d’érable est récoltée, il faut la transformer en sirop d’érable. Avant, on faisait bouillir l’eau d’érable très longtemps et l’eau pur s’évaporait et on obtenait le sirop. Pour remplacer cette technique très consommatrice d’énergie, « l’érablière argentée » (que nous avons visitée) utilise un système de filtration à très haute pression par microfiltre. Ce micro-filtre permet de faire passer l’eau mais pas le sucre. A ce stade le produit est encore liquide, il faut alors passer à la deuxième étape, le faire bouillir peu de temps afin d’augmenter le taux de sucre et faire évaporer l’eau encore présente. Enfin le produit est transformé en sirop ! Il reste une dernière étape de filtration et enfin nous pourrons le gouter !

Eric nous fait alors gouter le sirop avec une méthode dite « la tire ». Il s’agit de faire chauffer le sirop et de le verser en ligne sur la neige ! Le sirop commence alors à figer de nouveau. Avec un genre de bâton de glace nous attrapons le sirop qui s’y colle et nous tournons pour récupérer toute la ligne de sirop et cela fait … une sucette ! Ou un « suçon » comme il dise au Québec !

Eric nous fait également gouter le beurre d’érable. Pour faire du beurre d’érable il faut récupérer le produit après la troisième étape mais une fois qu’il est refroidie. Il faut ensuite faire chauffer de nouveau le sirop mais à basse température et le « brasser ». A force de brassage le sirop s’épaissie et devient… du beurre d’érable ! C’est un peu la même méthode que pour faire de la crème !

Nous disons au revoir à Eric, Kevin et Julien et repartons enchantés de cette visite !